Le ministre de l’équipement et de l’entretien routier a justifié, vendredi 5 mai, la construction de quatre nouveaux sites de péages sur l’axe Abidjan-San-Pedro par la nécessité d’entretenir les routes pour lesquelles le gouvernement a fait d’énormes investissements.
Alors que les usagers se plaignent de plus en plus de leur multiplication, le gouvernement a jugé utile, vendredi, d’ériger quatre nouveaux péages. Dont la moitié sur l’axe Abidjan-Yamoussoukro long de 235 km et l’autre moitié entre Abidjan et Akoupé, distant de 143 km.
Même les trajets beaucoup moins longs ont également leurs péages, le cas emblématique étant le tronçon Abidjan-Grand Bassam, seulement long de 41 km. Quels sont donc les critères pour l’installation d’un poste à péage ?
Le ministre de l’équipement et de l’entretien routier a répondu à cette question en expliquant qu’il est nécessaire d’entretenir ces routes. « Ce sont des investissements qui sont faits. Une route, si on ne l’entretient pas, elle se dégrade. Donc pour cette route, il faut que les ivoiriens qui vont passer dessus contribuent à son entretien. Il y aura des postes de péages qui vont être installés pour permettre l’entretien correct de cette route afin qu’elle dure le plus longtemps possible », a sèchement réagi Koffi Amedé Kouakou.
Cette déclaration risque cependant d’aggraver les inquiétudes des usagers qui sont déjà coincés par le renchérissement du prix du carburant et par la cherté de la vie. Et les postes de péage constituent clairement les excroissances de cette cherté du coût de la vie.
Ainsi au hit-parade des péages, Abidjan-San Pedro, 350 km, pour 4 péages occupe la première place suivi de Dabou-San Pedro, 287 km, pour 4 péages et Abidjan-Bouaké, 600 km, pour 3 péages. En moyenne, les postes sont construits à chaque 71 km, ce qui exaspère voyageurs et transporteurs.
Les quatre prochains postes de péage seront installés sur les axes Dabou-Grand-Lahou, Grand-Lahou-Fresco, Fresco-Sassandra et Sassandra à San-Pedro.
Le gouvernement assume la politique du « tout péage » puisqu’il explique qu’une voie de 35O kilomètres a une durée de vie de 15 ans. Parce que « le projet lui-même, y compris les voiries, c’est un peu plus de 300 milliards FCFA qui sont investis. Sur l’ancienne route, l’épaisseur du bitume était de 3 centimètres. Mais sur la route actuelle, l’épaisseur finale sera de 18 centimètres. Ce sont des investissements importants qui ont été faits », a insisté le ministre en sortant la facture à honorer.