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Economie : La Côte d’Ivoire en surendettement modéré, selon le représentant-résident du FMI

Le représentant-résident du FMI à Abidjan, Kadima Kalonji, a estimé, jeudi dernier, que la dette ivoirienne n’est pas encore préoccupante, admettant néanmoins un surendettement modéré.

La Côte d’Ivoire n’est pas surendettée. Ce n’est pas le Premier ministre, Patrick Achi qui le dit, mais le représentant-résident du Fonds monétaire international, Kadima Kalonji. Notre pays, a-t-il soutenu, est « en deçà des seuils d’alerte » des risques de surendettement, a-t-il insisté, lors de conférence sur le risque-pays organisée par l’agence de notation financière Blumfield Corporation.
La dette publique ivoirienne est estimée à 23.000 milliards de FCFA et pourrait atteindre les 30.000 milliards de FCFA les deux prochaines années. Le service de la dette ivoirienne est de 3.179 milliards par an, soit un peu plus de la moitié des 6.132 milliards de recettes mobilisées par le trésor public en 2022.
Le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) critique sévèrement ces données et dénonce un solde budgétaire déficitaire marqué par un taux de pauvreté de 40% malgré un PIB de l’ordre de 6,9% en 2022.
Mais pour le représentant-résident du FMI, « la Côte d’Ivoire est en deçà des seuils qui sont des seuils d’alerte ». M. Kadima Kalonji qui a animé un panel sur « les grands chantiers de la reprise économique ivoirienne », lors de la conférence sur le risque-pays est persuadé que « la dette ivoirienne est soutenable quand nous regardons à peu près les cinq indicateurs qui gouvernent la question du surendettement, à savoir trois indicateurs de la solvabilité et deux indicateurs de liquidité », a-t-il justifié.
Le seuil du risque de surendettement étant lié au seuil de liquidité du service vis-à-vis des recettes budgétaires, la Côte d’Ivoire n’est pas techniquement en danger puisque « ce seuil est à 18% (par rapport aux recettes ».
En revanche, la Côte d’Ivoire devra se méfier de la prochaine crise, a averti Kadima Kalonji. Car « lorsqu’on fait des tests, en projetant une crise, on voit que le taux va au-delà de ce seuil, a-t-il dit. Donc, il y a besoin de faire très attention à ce risque-là et d’augmenter les recettes fiscales », a-t-il poursuivi.
Mais alors que l’élargissement de l’assiette fiscale constitue la seule panacée, aux yeux du FMI, l’inflation actuelle liée à la crise russo-ukrainienne rend plus que jamais la question délicate.
Plusieurs membres du gouvernement ont pris part à ces échanges. Parmi eux, le ministre ivoirien du Budget et du portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo, qui a aussi déclaré que « le risque sur le surendettement de la Côte d’Ivoire est considéré comme modéré », en admettant lui aussi que la courbe « demande d’être vigilant ».
« On a une maturité de dette et un taux d’intérêt moyen en dessous de 4% mais la dette coûte un peu plus chère au niveau local » parce que les délais sont plus courts. En revanche, elle coûte moins chère à l’international parce que les délais sont plus longs. De sorte qu’avec la pression inflationniste observée dans le monde, au regard du conflit Russie-Ukraine, « il y a des points d’attention sur lesquels nous devons veiller pour éviter de basculer dans le surendettement », a également prévenu Moussa Sanogo.

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