Le FMI a accordé un prêt de plus de 2000 milliards à la Côte d’Ivoire. Le pays espère ainsi financer son projet de transformation en profondeur de l’économie. Mais pour le directeur général adjoint, l’Etat doit plutôt mobiliser plus de recettes intérieures.
Selon la partie ivoirienne, ce nouveau prêt de plus de 2000 milliards consentis par le FMI va aider à « maintenir la stabilité macro-économique de la Côte d’Ivoire » et jeter les bases d’une transformation économique plus profonde du pays.
La Côte d’Ivoire qui veut devenir un pays à revenu intermédiaire, compte en effet sur ce nouvel accord de prêt pour financer le PND 2021-2025 d’autant plus aisément, croit-il, que ce prêt prévoit 495,4 millions de dollars d’appui budgétaire décaissable immédiatement.
Avec ce prêt, notre pays va même pouvoir augmenter sa contribution aux réserves internationales de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), vu que « les chocs qui se sont succédé à l’échelle mondiale ont mis à rude épreuve les finances publiques et les réserves régionales de la Côte d’Ivoire », estime le gouvernement.
Mais en parallèle, les autorités ivoiriennes se sont engagées à mettre en œuvre un programme d’assainissement budgétaire fondé sur la mobilisation des recettes. Elles ont aussi accepté de laisser fixer le prix du pétrole selon le marché international afin de « réduire les risques pesant sur la viabilité de la dette et favoriser la convergence du déficit budgétaire à la norme communautaire de l’UEMOA », a indiqué le directeur général adjoint Kenji Okamura.
Pour lui, le gouvernement ivoirien doit surtout augmenter les impôts afin de mobiliser plus de recettes intérieures et dégager un espace budgétaire adapté à une transformation de l’économie nationale. « La mobilisation soutenue des recettes intérieures est fondamentale pour dégager un espace budgétaire permettant de financer une transformation économique plus profonde et permettre à la Côte d’Ivoire d’accéder au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure », a tranché M. Okamura.
Autrement dit, la dette n’aidera pas la Côte d’Ivoire à transformer structurellement son économie. L’autre condition est que la Côte d’Ivoire doit produire un document qui détaille sa stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme. Cette stratégie doit notamment « réduire considérablement les dépenses et exonérations fiscales inefficientes, en particulier en ce qui concerne la TVA » afin « d’élargir l’assiette fiscale au moyen d’un régime fiscal plus simple, plus transparent et plus équitable », a fait savoir le FMI.
Mais au-delà du cahier de charges de ce prêt, le Fonds monétaire international demande par ailleurs notre pays d’inscrire ces réformes structurelles dans le Plan national de développement. Afin de favoriser une croissance portée par le secteur privé, renforcer la bonne gouvernance, élargir l’inclusion financière et améliorer le climat des affaires en Côte d’Ivoire, assure-t-il. Tout un programme.
Sévérine Blé