Kandia Camara est devenue le jeudi 12 octobre 2023, la première femme présidente du Sénat ivoirien, avec 91 voix sur 97. Elle a été deux fois championne de handball de Côte d’Ivoire 1974 et 1980 et vainqueur de la 4e Coupe d’Afrique des clubs champions 1981. Elle devient ainsi le cinquième personnage de l’État ivoirien.
Parcours inspirant
Militante syndicale et politique aboutie, nul ne la prédestinait à de hautes fonctions politiques dans un pays où la femme est souvent reléguée à jouer les seconds rôles. Entre sport et études, Kandia Camara obtient une licence d’anglais obtenue à l’université d’Abidjan (actuelle université Félix Houphouët-Boigny) et un certificat d’études avancées en éducation de l’université de Lancaster en Angleterre. Mais la sportive va mettre un terme à sa carrière professionnelle pour l’enseignement. Elle enseigne au collège moderne de Cocody et au collège Treich-Laplène. De 1986 à 2002, elle devient professeur d’anglais de spécialité au lycée professionnel hôtelier d’Abidjan.
Ministre de l’Éducation nationale puis des Affaires étrangères
En 1994, elle rejoint le Rassemblement des républicains (RDR) fondé par des dissidents du PDCI, et qui sera très vite dirigé par un certain Alassane Ouattara.
Vingt ans plus tard, alors que son mentor préside le pays, il la nomme Secrétaire générale du parti. Une surprise qui la fait fondre en larmes.
Kandia Camara reste dix ans au ministère de l’Éducation nationale où elle essuiera de nombreuses critiques pour le manque de résultats de son département.
Réputée pour son caractère combatif et son verbe direct, la ministre se trouvera au centre de quelques controverses, notamment suite à la publication d’une photo aux côtés de sa fille tout juste diplômée d’une université américaine, au détriment d’un établissement ivoirien, et à la nomination de son mari à la direction du Bureau économique de l’ambassade de Côte d’Ivoire aux États-Unis.
AR Regtoumda