Depuis le 22 décembre 2023 à Abidjan, suite au démantèlement en 2022 d’un vaste réseau de narcotrafiquants, Dix-neuf accusés répondes des faits qui leurs sont reprochés. Remarquable par un numéro sur leurs chasubles orange ou vertes, La petite salle d’audience du pôle pénal économique et financier était presque comblée des détenus.
Selon le confrère Le Monde, Ils étaient une quinzaine, jeudi 7 mars 2024, à avoir été sortis de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) devenue Pôle pénal d’Abidjan(PPA), sur les dix-neuf accusés : l’une d’entre eux est absente, les autres, en liberté provisoire, se tiennent au fond de la salle.
Qu’est-il reproché aux détenus ?
Toujours selon le confrère, ils sont inculpés pour une vaste affaire de trafic international de cocaïne, sous différents motifs : trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires, fraude fiscale. Parmi eux, on trouve des Espagnols, des Italiens, des Colombiens, des hommes d’affaires libanais, des Ivoiriens, dont un élu d’un conseil régional et plusieurs hauts gradés de la police et de l’armée.
Comment passer entre les mailles des fins limiers indéfiniment ?
Le cerveau présumé de l’affaire est un dénommé Miguel Angel Devesa Mera, un ancien policier espagnol, établi depuis 2018 à San Pedro comme patron de deux sociétés-écrans. Il s’agit de Kibor Africa et Sentinel Company, dont l’activité changeait au gré des interlocuteurs : transport, équipement sportif et même prestataire pour National Geographic. Après la saisie de plus de deux tonnes de cocaïne, d’une valeur totale estimée à 41,1 milliards de francs CFA (62,6 millions d’euros) à Abidjan et à San Pedro, en avril 2022, l’homme à la silhouette massive, aux yeux bleu glacier, a signé des aveux complets et dit avoir été envoyé en Côte d’Ivoire par des narcotrafiquants colombiens.
Attention au financement du terrorisme
En dehors de la cocaïne, d’autres drogues, notamment le cannabis, l’héroïne, le tramadol transitent dans ces pays de l’Afrique de l’Ouest. Plusieurs rapports notent que ce sont des groupes djihadistes qui sont à la base des trafics de drogue en Afrique de l’Ouest, surtout dans le Sahel.
A en croire l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, le trafic de drogue finance en partie divers groupes armés au Sahel, par le biais notamment de paiement de taxes en échange d’une protection à travers les zones contrôlées par ces groupes. Une situation que confirme le Panel d’experts sur le Mali qui indique que des groupes armés d’allégeances diverses ont été impliqués dans le transport de cargaisons de drogue, y compris de cocaïne et de résine de cannabis. Ces marchés illicites leur offrent des ressources financières.
Source le Monde et BBC
AR Regtoumda